Vous pouvez à présent écouter ce conte pour enfants en podcast. Dans ce conte audio pour enfants, vous découvrirez l’histoire de la naissance de Grattelle au bois mordant. Ses marraines, six sorcières, lui firent cadeaux d'attributs pour le moins surprenants. Être bossue, couverte de verrues poilues, sentir très mauvais en plus... jusqu'à ce que la bonne fée fasse son entrée et offre un présent à la sorcière nouvellement née : la beauté! Comment tout cela finira-t-il ? Un conte à l'envers, rythmé par les différentes voix créées par Jasmine Dubé. Un podcast rigolo et savoureux.
lyrics
Il était une fois un sorcier et sorcière qui vivaient dans un vieux château peuplé de chauves-souris, de lézards et d’araignées. Ils avaient tout pour être heureux : ils étaient très vilains, leurs marmites débordaient de ragoûts infects et visqueux, et la bave de crapaud coulait à flots. Mais la sorcière et le sorcier étaient tristes parce qu’ils n’avaient pas d’enfants.
Une nuit sans lune, la sorcière mit enfin au monde une enfant qu’il prénommèrent Gratelle. Au comble de la joie, les parents décidèrent de faire une grande fête et d’inviter tous les affreux du royaume. Six sorcières furent désignées pour être les marraines de l’enfant.
Au jour dit, les invités se présentèrent. L’atmosphère était chargée de nuages noirs, une pluie torrentielle déferlait et des éclairs zébraient le ciel, suivis de terribles coups de tonnerre. C’était magnifique!
Sur le coup de midi, alors que la fête battait son plein, les sorcières défilèrent devant le berceau de la petite Gratelle et lui jetèrent des sorts.
–Tu seras bossue et couverte de verrues poilues! dit la première.
–Tes dents seront cariées et tu mordras très fort en plus! dit la deuxième.
–Tu sentiras très mauvais et toujours on te dira « tu pues »! dit la troisième.
–Tes doigts seront tordus et griffus! dit la quatrième.
–Ton nez sera crochu et ton menton fourchu! dit la cinquième.
Au moment où la sixième sorcière allait jeter son sort, un rayon de soleil illumina le château et une odeur de roses envahit la pièce. Les sorcières se couvrirent les yeux et se pincèrent le nez, l’une d’entre elles se cacha derrière une colonne. La reine fée, toute belle et toute blanche, fit son entrée.
—Vous n’avez pas cru bon m’inviter et pourtant je tenais, moi aussi, à offrir un présent à l’enfant nouvellement née.
— On ne veut pas de tes cadeaux. Fous le camp!
Mais avant que les sorcières aient pu l’en empêcher, la reine fée fut près du berceau.
– Petite Grattelle, quand tu auras atteint l’âge de seize ans, tu te piqueras le doigt à une aiguille de machine à coudre et tu deviendras la plus douce, la plus jolie, la plus charmante des princesses. À la mousse toup toup lala tousse pout pout…
Elle toucha le berceau de l’enfant de sa baguette magique et une pluie de pétales de rose descendit sur elle.
–Au revoir, mes chéris! Amusez-vous bien… dit-elle en s’envolant.
Les parents étaient désespérés, les sorcières du royaume, dégoûtées. C’est à ce moment que la sixième sorcière, sortant de sa cachette, bouscula tout le monde et hurla :
–Hé! Hé! Hé! On se calme! Je n’ai toujours pas jeté mon sort, moi!
Tous les regards se tournèrent vers elle. Un noir silence envahit la salle du trône. La sorcière s’avança près du berceau, cracha par terre et dit de sa vilaine voix :
–Je ne peux pas défaire ce que la reine fée a souhaité, mais je peux le modifier. Grattelle, quand tu auras atteint l’âge de seize ans, tu te piqueras le doigt à une aiguille de machine à coudre et tu te transformeras en princesse charmante, puisqu’il doit en être ainsi. Mais, dès la nuit tombée, tu redeviendras la sorcière que tu as toujours été. À la pousse pout pout lala tousse pout pout … Hue!
Un vent alors se déchaîna, chassant du coup et les pétales de rose, et l’odeur de fleurs. Une chouette hulula au loin et les festivités reprirent.
Quelque peu rassurés, le sorcier et la sorcière ordonnèrent de détruire sur le champ toutes les machines à coudre du royaume sous peine de bisous et de guili-guili.
La petite Grattelle grandit en bêtise et en laideur et fit la joie de ses parents. Chaque jour, on la voyait jouer avec les vers de terre, se rouler dans la boue, patauger dans la mare. Son nez et son menton s’allongeaient et se couvraient de verrues poilues. Avec ses horribles dents pointues, elle mordait tout ce qui bougeait. Ses parents, couverts de bleus, étaient ravis: jamais on n’avait vu plus vilaine petite sorcière à des lieues à la ronde.
Le jour de ses seize ans, Grattelle jouait salement dans le marécage avec les seize crapauds qui ornaient son gâteau d’anniversaire, quand une couleuvre lui passa sous le nez. Elle voulut l’attraper pour en faire une collation, mais la couleuvre disparut rapidement sous une pierre. Grattelle poussa la roche, et quelle ne fut pas sa surprise de découvrir l’entrée d’une grotte!
Intriguée, la jeune sorcière s’avança dans le noir. Peu à peu, ses yeux s’habituèrent à l’obscurité et elle distingua, tout au fond, une sorte de table sur laquelle était posé un objet qu’elle n’avait jamais vu auparavant… une roulette, du fil, des fuseaux et une petite chose qui brillait tout au bout. Elle approcha son doigt et se piqua à l’aiguille. Elle sentit une transformation dans tout son être. Ses cheveux devinrent doux, et sa voix, et sa peau.Tout n’était plus que douceur en elle. Elle poussa un cri d’horreur et s’évanouit.
Le cri se répercuta de par tout le royaume et parvint aux oreilles de ses parents qui se précipitèrent à la grotte. Ils trouvèrent leur fille métamorphosée en princesse, près d’une machine à coudre. Ils n’arrivaient pas à croire que cette beauté parfumée était leur petite sorcière.
***********************************************************************************
À la tombée du jour, Grattelle redevint la sorcière qu’on avait toujours connue, mais dès l’aurore elle reprit la forme d’une princesse. Les jours passèrent. Et les nuits aussi. Et tous les matins, Grattelle se métamorphosait en ravissante princesse et, tous les soirs, elle reprenait son allure de vilaine sorcière.
Un jour, alors que Grattelle chantait tristement près d’un marais, vint à passer un ogre à dos de dragon.
–Oh! La jolie princesse que voilà! dit-il. Allez, hop ! Je t’enlève et je te mange pour mon souper.
Grattelle eut beau répliquer, crier, supplier, rien n’y fit. L’ogre l’emporta dans son château sur son dragon hideux et la jeta dans un cachot.
–Ne crains rien, ma belle, tu ne moisiras pas longtemps ici. Juste le temps de chauffer mes casseroles et je te sors de là. Et je te mange! Ha, ha, ha!
Puis, d’excellente humeur, l’ogre alluma le feu. Et tandis qu’il préparait son repas du soir, le jour achevait sa course…
Dans le cachot près de Grattelle, dormait un troll d’une laideur sans pareille. Dès qu’elle le vit, Grattelle en tomba amoureuse. Elle l’embrassa sauvagement. Aussitôt, il se réveilla, furieux.
–Comment t’appelles-tu? lui demanda-t-elle.
–Marcel, gronda-t-il, et je déteste les baisers.
–Marcel, veux-tu m’épouser? dit Grattelle.
–Tu n’es pas mon genre et je n’aime pas beaucoup les princesses. Et, de toute façon, tu finiras dans une marmite, grommela-t-il en pointant l’ogre qui se léchait les babines.
-Fais-moi confiance, mon mignon! lui lança-t-elle juste comme l’ogre ouvrait la porte du cachot.
–C’est maintenant l’heure de ma princesse aux petits pois, chantonna l’ogre en lui montrant la marmite fumante où il venait de jeter sept boîtes de petits pois en conserve.
–Libère-moi, l’ogre, ou tu le regretteras.
L’ogre éclata d’un rire tonitruant.
–Crois-tu vraiment me faire peur, ma jolie?
–Libère-moi, te dis-je, ou c’en est fait de toi!
L’ogre rit de plus belle. Mais voilà que le soleil se couchait à l’horizon. Grattelle reprit enfin sa forme de sorcière. Elle griffa et mordit l’ogre qui demanda grâce. Mais elle n’eut aucune pitié et le jeta dans la marmite où il mijote encore à l’heure qu’il est.
Dès qu’il la vit sous son vrai jour, Marcel bondit sur ses pieds.
–Ciel, que tu es laide! Tu es la plus vilaine sorcière qu’il m’ait été donné de voir. Oh Oui! Je t’épouse, ma sorcière bien aimée!
Grattelle fonça vers lui et le mordit tendrement.
Marcel et Grattelle prirent possession du château de l’ogre. Ils firent fortune en faisant l’élevage de dragons. Ils vécurent heureux et eurent de nombreux petits crapauds.
À la mousse toup toup Lala tousse pout pout.
credits
from Bouche décousue, le podcast,
released May 12, 2022
Texte et Narration : Jasmine Dubé | Musique : Christophe Papadimitriou | Montage et création sonore Antonin Wyss | Production : Théâtre Bouches Décousues
Le Théâtre Bouches Décousues (TBD) est une compagnie québécoise de recherche et de création dramaturgique créée en 1986 par
Jasmine Dubé et Marc Pache.
Depuis sa création, TBD a produit, vingt-neuf spectacles, joué près de 4000 représentations qui ont rejoint plus d’un million de personnes au Québec, au Canada, en Europe, aux États-Unis
et en Asie....more
This Seattle duo explore the more darkly psychedelic side of indie rock on this retrospective album, covering songs recorded from 2009-2019. Bandcamp New & Notable Jan 20, 2022
Hooky songs that will appeal to kids and grown-ups alike, smash-cutting the irreverence of The Moldy Peaches with wild psychedelia. Bandcamp New & Notable May 30, 2020
This children’s record isn’t just for kids. Smoky soul grooves and bizarro pop chestnuts make for an entertaining listen. Bandcamp New & Notable Jul 21, 2018